Anicet Georges Dologuélé affronte les forces de l’ordre à Bégoua
Ce diamnche 23 mars 2025, Anicet Georges Dologuélé, chef de file de l’opposition et leader du parti URCA, a été confronté à une violente interruption de son meeting à Bégoua, dans le nord de Bangui, par les forces de l’ordre. Cette rencontre, organisée pour mobiliser et sensibiliser ses partisans sur les enjeux politiques et sociaux du moment, a rapidement pris une tournure inattendue.
Dès son arrivée à Bégoua, Dologuélé a été accueilli par une foule enthousiaste, qui l’a salué comme une véritable figure de proue, au point que l’ambiance ressemblait à celle d’une entrée triomphale, à l’image de Jésus à Jérusalem. Le meeting s’est déroulé dans une grande convivialité, avec une participation active de la population qui a été invitée à poser ses questions et à échanger sur l’actualité politique du pays.
Tout semblait se dérouler dans l’ordre, jusqu’à ce que, alors que le Président de l’URCA se préparait à répondre aux préoccupations des citoyens, les forces de l’ordre fassent irruption dans la concession privée où se tenait l'événement. « Monsieur le Président, nous avons reçu l’ordre d’arrêter ce meeting car vous perturbez l’ordre public », a déclaré un agent des forces de l’ordre, avant d’essayer d’interrompre la réunion.
Face à cette tentative d’intimidation, Dologuélé a réagi avec calme, mais fermeté. « Qui vous a envoyé ? Donnez-moi son numéro et je l’appelle », a répliqué le leader de l’opposition, visiblement déterminé à poursuivre le dialogue avec la population.
Sous la pression de la foule qui scandait « AGD, parle ! », les forces de l’ordre ont tenté d’agir en débranchant le système sonore. Cependant, la population, indignée, a réagi en chantant l’hymne national pour exprimer sa colère face à cette tentative de faire taire leur représentant. L'atmosphère est devenue plus tendue, avec des jeunes commençant à lancer des cailloux en direction des policiers, montrant ainsi leur mécontentement face à l’attitude des autorités.
Face à la montée de la tension, la sécurité de Dologuélé a été contrainte d'intervenir pour exfiltrer le leader politique du site, mettant fin prématurément au meeting.
Cet incident s’inscrit dans un climat de plus en plus tendu entre le régime en place et l’opposition. En effet, depuis plusieurs mois, le pays connaît une série de manifestations en soutien au pouvoir, aussi bien dans la capitale Bangui qu’à l’intérieur du pays.
Les associations pro-gouvernementales organisent régulièrement des rassemblements pour soutenir la candidature du Président Touadéra, à un moment où la question du troisième mandat fait débat dans le pays.
L’opposition, quant à elle, ne semble pas vouloir se laisser intimider. Elle prépare une grande marche pour *le 4 avril 2025*, malgré les menaces de répression. Le régime semble déterminé à museler toute forme d’opposition, ce qui fait naître des inquiétudes sur l’avenir démocratique de la République centrafricaine sous la présidence de Faustin-Archange Touadéra.
Le bras de fer est donc engagé, et la question qui demeure est : l’opposition, notamment représentée par Anicet Georges Dologuélé et ses alliés du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution BRDC, réussira-t-elle à résister aux pressions et à maintenir sa lutte pour un changement démocratique dans le pays ? Seul l’avenir nous le dira.
