Anicet Georges Dologuélé : « Nous ne pouvons pas applaudir un coup d’État constitutionnel qui consacre la naissance d’une monarchie »

Anicet Georges Dologuélé : « Nous ne pouvons pas applaudir un coup d’État constitutionnel qui consacre la naissance d’une monarchie »

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Le Président du Parti l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) Anicet Georges Dologuele a, à l’occasion des 10 ans du lancement de son parti accepté de répondre à l’interview de l’Oubangui Médias sur le bilan de l’URCA et les perspectives politiques mais aussi a fait une analyse de la situation politique du pays et de la gestion du pouvoir par le président Faustin Archange Touadéra. Anicet Georges Dologuele réitère la position de l’opposition démocratique à lutter pour le rétablissement de la Constitution du 30 mars 2016 tout en dénonçant l’actuelle constitution qui selon le président de l’URCA « consacre la naissance d’une monarchie ».

Oubangui Médias : Bonjour Monsieur le Président Anicet Georges Dologuélé, votre Parti l’Union pour le Renouveau Centrafricain totalise 10 ans d’existence sur l’échiquier national. Dites-nous quel bilan le peuple peut retenir de cette première décennie ?

Anicet Georges Dologuélé : Bonjour Monsieur Ngoulou et merci à Oubangui Medias de nous donner l’opportunité de faire le bilan de l’URCA après une décennie d’existence.

En effet, l’URCA avait organisé son Congrès fondateur le 25 octobre 2013 à l’hôtel Ledger Plazza et a reçu l’agrément du Ministère de l’Intérieur le 14 janvier 2014. Ce parti politique avait été créé en réaction aux violences extrêmes qui étaient faites aux populations pendant le pouvoir SELEKA. Nous avions décidé de nous engager en politique pour faire en sorte que plus jamais notre pays ne vive une situation aussi dramatique. Les organes de bases du nouveau parti avaient été installés partout dans le pays alors qu’il était encore très dangereux de circuler dans l’arrière-pays et même dans la ville de Bangui. Mais les militants, qui pour la plupart s’engageaient en politique pour la première fois de leur vie, étaient très engagés, enthousiastes et déterminés.

Comme vous le constatez, l’URCA s’est très vite imposé sur l’échiquier politique comme un grand parti politique. Depuis sa création, il est connu et reconnu du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du pays. C’est toujours avec beaucoup de fierté que les compatriotes se déclarent Rénovateurs, Rénovatrices ou sympathisants.

Comme candidat désigné par l’URCA, je me suis présenté deux fois à l’élection présidentielle, avec des résultats qui auraient pu être déterminants si je ne trainais pas cette réputation d’intransigeance contre la corruption qui aurait effrayé Catherine Samba Panza , laquelle avait organisé la manipulation des résultats pour voler ma victoire et la donner à son beau-frère Faustin Archange Touadéra, qui a son tour a utilisé les mêmes stratagèmes cinq ans plus tard pour s’auto proclamer vainqueur au premier tour, avec la complicité de certains représentants non moins corrompus de la Communauté internationale. Ces réalités sont connues et je n’insisterai pas plus dessus, au risque de paraître comme quelqu’un qui serait rongé par l’aigreur. Je vous ai rappelé ces détails pour mettre en valeur les résultats du travail politique abattu par l’URCA en peu de temps. Nous sommes plus que jamais tournés vers l’avenir et déterminés à changer un jour la face de notre pays.

L’URCA est opposé au régime de Touadéra depuis 2016, y compris à l’Assemblée nationale où, malgré l‘achat d’un nombre important de ses députés à l’issue des élections législatives de 2021, il demeure la première force de l’Opposition.

En 10 ans, nous avons déjà organisé 3 congrès si l’on comptabilise le congrès fondateur. Vous noterez que dans l’histoire de notre pays, très peu de partis politiques ont réussi cette performance.

Oubangui Médias : qu’est-ce qui justifie cette assertion ?

Anicet Georges Dologuélé : Je vous donne 2 indices pour mesurer le chemin parcouru par l’URCA :

Le premier est que c’est la première fois depuis l’avènement de la démocratie en 1993, qu’un parti politique qui n’a jamais été au pouvoir s’impose sans discontinuer sur l’échiquier politique pendant autant de temps. En effet, à l’exception du MLPC qui avait été créé dans la lutte mais qui a eu l’opportunité de gérer le pouvoir pendant une décennie, les autres formations politiques considérées comme des grands partis dans l’histoire de notre pays, tels que le RDC, le KNK et le MCU, ont été créés par des Chefs d’État au pouvoir, avec l’argent du contribuable et en utilisant l’appareil et le personnel de l’État. J’ajoute qu’en général quand ils perdent le pouvoir, ils perdent naturellement tous ces avantages et deviennent beaucoup moins performants. Ce n’est pas le cas de l’URCA qui n’a pas encore exercé le pouvoir d’Etat et donc qui n’a jamais bénéficié du moindre centime du Trésor public. Ce parti se construit et ne fonctionne que grâce à l’engagement et à la détermination de ses militantes et ses militants.

Le second indice, qui est unique dans les annales du pays, c’est que le pouvoir en place investit des sommes colossales pour débaucher des cadres de l’URCA dans l’espoir d’affaiblir le parti. Mais vous noterez que ces actions produisent l’effet inverse, puisqu’elles font de la publicité à l’URCA et le rendent donc plus fort.

Enfin, il me plaît de souligner que l’URCA n’est pas seulement un parti jeune. Il est prioritairement composé de jeunes et essentiellement dirigé par des jeunes. En effet, je suis aujourd’hui le militant le plus âgé, alors que la moyenne d’âge de la plupart des membres des organes dirigeants est la quarantaine.

Oubangui Médias : En tant que Chef de file de l’Opposition, êtes-vous satisfaits de ce parcours en 10 ans ?

Anicet Georges Dologuélé : Il y a encore beaucoup à faire et c’est au nombre de militants qu’on mesure l’implantation d’un parti politique. Nous devons également nous organiser pour avoir le maximum d’élus à toutes les élections, même si la transparence des scrutins demeure encore un énorme défi dans notre pays.

Comme vous le savez, l’objectif d’un parti politique est la conquête du pouvoir d’État, pour le gérer avec l’objectif de changer positivement le quotidien des concitoyens. Être Chef de file de l’Opposition ne m’apporte aucune gratification, ni politique, ni personnelle. Parti politique d’obédience libérale, l’URCA a pour ambition de contribuer au bien-être des centrafricains par la création de richesses et des emplois. Si cette opportunité nous était offerte, je puis vous garantir que nous réussirons à faire respecter le nom et l’image de la République Centrafricaine dans le Monde.

Oubangui Médias : En 10 ans, vous êtes sortis deuxième à la présidentielle. Avez-vous l’espoir de présider la destinée de la République centrafricaine ?

Anicet Georges Dologuélé : Dans l’histoire récente de notre pays, certaines personnalités (dont l’actuel locataire du Palais de la Renaissance) ont eu l’opportunité d’accéder aux plus hautes fonctions d’État. Au lieu de laisser des traces positives, elles ont fait de notre pays leur vache à lait et ont privatisé l’État au profit de leur famille et de leurs amis. Finalement, elles vivent avec la peur de devoir rendre compte un jour de leur gestion catastrophique et s’accrochent au pouvoir, prenant ainsi la population en otage. Ce n’est pas pour les mêmes raisons que je me suis présenté à l’élection présidentielle. Grace à l’égalité de chances offerte par notre pays, j’ai pu recevoir une bonne formation et bénéficié d’une vie professionnelle très riche, ce qui m’a permis d’accumuler une somme d’expériences multiformes et de construire un leadership reconnu. Parvenu à cette étape de ma vie, je souhaite mettre toute cette expérience au service de mes compatriotes. L’URCA a conçu dans ce sens un programme de société pragmatique et ambitieux, destiné à sortir définitivement la République centrafricaine de l’extrême pauvreté dans lequel elle végète depuis trop d’années. Pour le reste, Dieu qui lit dans nos cœurs et les centrafricains décideront si je dois un jour présider aux destinées de notre pays.

Oubangui Médias : Mais pourquoi insistez-vous à devenir Président de la République ? Sans être Président, n’est-il pas possible pour vous de contribuer au développement de la République centrafricaine ?

Anicet Georges Dologuélé : Quel que soit l’activité que vous choisissez de mener dans un pays, si ce pays est mal géré, votre activité ne prospérera pas. Observez le régime de Faustin Archange Touadéra, au pouvoir depuis 7 ans et demi. Aucune, je dis bien aucune nouvelle entreprise n’est venue s’installer pour créer des richesses, offrir des emplois aux jeunes et contribuer au développement de notre pays. En revanche toute la pègre de la Planète s’y retrouve au quotidien pour piller nos richesses, sans aucune contrepartie pour le Trésor public. Au final, il n’y a pas d’eau courante dans le pays, pas d’électricité, pas de routes, pas d’internet haut débit, pas d’éducation, pas de soins de santé, pas de personnel qualifié, pas de justice indépendante, pas de civisme, tandis que la corruption gangrène toutes les sphères de l’État. Or c’est à travers une bonne politique et une meilleure organisation de l’État que vous offrez une chance au plus grand nombre de faire avancer leurs affaires. Plus il y a d’entreprises, plus il y a création d’emplois et plus l’État devient riche, car les entreprises et leurs employés payent l’impôt. Vous pouvez aujourd’hui créer une entreprise et employer quelques dizaines de jeunes, mais l’environnement catastrophique dans lequel évolue le pays fera capoter votre projet, comme il en fait capoter des centaines chaque année.

Pour mettre fin à cette interrogation qui me revient souvent, je rappelle qu’en dehors d’un coup d’État, personne ne peut s’imposer Président de la République. La démarche du leader politique est de présenter sa candidature qui doit être validée par la Cour Constitutionnelle et quand les choses sont bien organisées, ce sont les électeurs qui élisent le Président de la République. Il n’y a donc pas débat.

Oubangui Médias : Monsieur le président, la situation politique du pays est marquée par le passage de la 6ème à la 7ème République à travers la promulgation de la nouvelle constitution. Quelle lecture faites-vous de cette tension politique née autour du projet de la nouvelle Constitution ?

Anicet Georges Dologuélé : Depuis le 30 mars 2016, la gestion de notre pays se résume par ce que j’appelle les 4B. En effet, nos dirigeants passent l’essentiel de leur temps à :

–  Braquer les finances du pays en détournant de manière systématique les recettes de l’État et les aides accordées par la Communauté internationale ;

– Bouffer et se goinfrer à travers des orgies interminables organisées avec l’argent du contribuable, au mépris la grande masse qui arrive à peine à s’offrir un repas par jour ;

– Boire et se saouler au point de faire de l’éthylisme un état permanent pour la prise des décisions impactant la vie de la Nation;

– Baiser à tout vent et transformer les centrafricains en spectateurs résignés d’un démon du midi compulsif ;

Et c’est ce règne à la Caligula qu’on veut pérenniser dans une loi fondamentale, en se construisant les conditions d’une éternité au pouvoir sur le dos des centrafricains qui crèvent de faim, manquent de tout et décèdent à un rythme effrayant, comme si l’Esprit de Mort avait pris possession de notre pays;

Et Monsieur Touadéra s’arroge à lui seul le privilège de décider quel est le degré de centrafricanité de chaque citoyen, à quoi chacun de nous a droit dans son existence au quotidien, qui peut se présenter à une élection dans ce pays, qui peut aspirer à une nomination à des hautes fonctions politiques ou militaires, etc. Apparemment, ils ont juste oublié de préciser dans cette loi qui avait droit à la vie et qui devait absolument être mis à mort ;

Et Monsieur Touadera s ‘arroge le droit de décider qui peut avoir le privilège l’affronter à une élection présidentielle et qui doit être à jamais privé de ce privilège ;

Et l’on appelle pompeusement toute cette somme de violence faite aux citoyens la 7ème République ;

Et l’on veut que tout le monde dise Amen, que tout le monde applaudisse le nouveau Dieu sur Terre que cette loi offre généreusement à notre pays.

Monsieur le journaliste, il se trouve que nous faisons de la politique pour les populations. Nous nous ne pouvons donc pas les abandonner sous la coupe de cette dictature devenue désormais institutionnelle. Nous ne pouvons pas applaudir un coup d’État constitutionnel qui consacre la naissance d’une monarchie qui ne dit pas son nom.

Nous ferons donc de la résistance pour défendre la devise de notre pays et les fondamentaux de la République chèrement acquis, notamment l’égalité des chances. Nous défendrons la Constitution du 30 mars 2016. Nous défendrons la démocratie.

Oubangui Médias : Après le vote référendaire que vous avez boycotté, le gouvernement s’attelle à organiser les élections locales d’ici juillet 2024. Le Gouvernement sera-t-il en mesure d’organiser une élection transparente et inclusive ?

Anicet Georges Dologuélé : La Constitution du 30 mars 2016 avait prévu des institutions indépendantes, pour précisément organiser des élections transparentes et inclusives. Au fil du temps, les membres de ces institutions ont ostensiblement affiché et revendiqué leur appartenance au parti au pouvoir ou à la majorité présidentielle. Le summum de cette renonciation à leur indépendance a été observé pendant le dépouillement que ce qui a été pompeusement appelé « référendum » il y a quelques mois, quand l’ANE a accepté de se saisir des opérations de dépouillement, pour finalement et proclamer des résultats provisoires et un taux de participation qui ont été concoctés par le Ministère de l’Intérieur avec l’appui du groupe Wagner. Et naturellement, la Cour constitutionnelle a consacré cette belle escroquerie.

Dans ces conditions, expliquez-moi dans quel intérêt ce pouvoir bien en place organiserait-il une élection transparente et inclusive alors qu’il dispose d’institutions aux ordres pour l’aider à pérenniser son règne ?

Oubangui Médias : Pourquoi avez-vous choisi une nouvelle fois la politique de la chaise vide à ces élections qui consacrent une démocratie à la base ?

Anicet Georges Dologuélé : La position de principe des partis d’opposition membres du BRDC (NDLR Bloc des Républicain pour la Défense de la Constitution) est claire et n’a pas changé : nous ne prendrons part à aucune élection tant qu’il n’y aura pas eu une réforme de l’ANE, et tant que notre pays ne sera pas revenu à la Constitution du 30 mars 2016.

Ceci étant affirmé, je rappelle que les maires sont nommés depuis près de 40 ans. S’ils doivent désormais être élus, il serait préférable de prendre le temps de réunir les conditions idoines. C’est ce que nous expliquons à la Communauté internationale, qui nous explique à longueur de journées l’extrême importance de la démocratie locale. C’est très surprenant que cela devienne aussi urgent car je ne vois pas en quoi des maires élus, qui ne disposeront de toute façon d’aucun moyen pour le fonctionnement de leurs municipalités, changeraient le quotidien de leurs administrés. Il ne s’agit donc pas seulement de financer un scrutin pour avoir bonne conscience. Dans beaucoup de pays africains, il y a un véritable encrage de la démocratie locale. J’en veux pour preuve les dernières élections municipales au Sénégal qui ont vu perdre la plupart des grandes villes par le parti au pouvoir. Il faut donc objectivement réunir les conditions pour un scrutin à peu près correct, car les partis politiques dépensent beaucoup d’argent pour soutenir leurs candidats. Ils doivent donc s’assurer que les chances sont les mêmes pour chaque candidat et qu’ils ne vont pas se ruiner pour juste crédibiliser un hold-up du MCU. D’où l’urgente nécessité de réformer l’ANE et de revenir à une Cour Constitutionnelle avec des membres jouissant d’une certaine indépendance.

Oubangui Médias : Monsieur le président de l’URCA, parlons d’autres sujets. Sur le plan sécuritaire, la situation reste instable. Quelle est votre lecture ?

Anicet Georges Dologuélé : Il y a beaucoup d’arrogance et de triomphalisme dans les discours officiels qui annoncent un pourcentage de 95% du territoire sécurisé et sous le contrôle des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et des forces alliées. Les populations ne demandent que ça : vivre en paix et en sécurité pour pouvoir vaquer à leurs activités économiques. Malheureusement, ces populations redoutent aujourd’hui aussi bien les violences des groupes armés que celles du groupe Wagner. Elles semblent même redouter un peu plus le racket insupportable des FACA, qui sont déployés sur le terrain sans aucun moyen logistique, sans prime globale d’alimentation (PGA) et qui sont obligés de se servir sur la bête pour survivre.

Oubangui Médias : Et quelle est votre appréciation sur la situation socio-économique du pays ?

Anicet Georges Dologuélé : Notre économie a été détruite et ce régime ne fait rien pour la reconstruire, bien au contraire. Nos seules exportations se limitent à quelques grumes ou sciages de bois et à la minuscule proportion d’or et de diamant que les exploitants miniers veulent bien déclarer. Connu comme un pays à vocation agricole, nous n’exportons aucun produit de ce secteur. Or un pays qui ne produit aucune richesse est un pays en faillite. Le nôtre, en plus d’une balance commerciale largement déficitaire, ne dispose d’aucune industrie, si petite fut-elle. Les pénuries de carburant deviennent quasi permanentes depuis maintenant 3 ans, l’électricité est toujours une denrée rare et, pour la première fois dans l’histoire du pays, l’eau courante a déserté les robinets de la ville de Bangui. La dégradation des routes a atteint un niveau jamais connu depuis 60 ans, ce qui accentue l’enclavement intérieur des territoires car il devient très difficile de se déplacer d’un point à un autre à l’intérieur du pays.

Tout cela a une répercussion sur la vie du citoyen, qui manque de tout. Nos enfants reçoivent une éducation au rabais et les enseignants au pouvoir, qui brandissent au quotidien leurs titres de Professeurs ou de Docteurs, organisent le naufrage de l’enseignement à tous les niveaux. De ce fait l’avenir de ce pays est durablement compromis car les jeunes, qui représentent plus de 75% de la population, sont pour la plupart des analphabètes et atteignent souvent l’âge adulte sans aucune compétence.

La santé du citoyen est complètement abandonnée par le Gouvernement et le taux de mortalité devient effrayant.

Dans le même temps, l’État s’endette à des taux usuraires auprès des banques commerciales ou auprès du secteur privé d’un pays voisin pour payer les salaires des fonctionnaires. Ce cercle vicieux commence à connaître ses limites car les défauts de paiement pointent déjà leur nez.

En résumé, le régime de Monsieur Touadera détruit notre pays jour après jour et il n’y a aucun indice d’espoir que ce naufrage puisse être ralenti, à défaut d’être stoppé.

Oubangui Médias : Au regard de la gestion du président Touadéra très critiquée par l’Opposition, s’il vous était donné d’être à sa place, quelle stratégie auriez-vous pu mettre en place pour relever ces défis ?

Anicet Georges Dologuélé : La gestion de Touadéra n’est pas seulement critiquée par l’opposition. Elle l’est par toute la population et par tous les étrangers qui résident dans notre pays, y compris ceux de la MINUSCA (mission onusienne) et même très certainement ceux du groupe Wagner. Je pense qu’aucun de ces étrangers n’avait jamais imaginé qu’il fût possible que la gestion d’un pays soit aussi catastrophique. Ces 7 dernières années, notre pays a reçu de la Communauté internationale plus d’argent qu’elle n’en avait reçu depuis son indépendance. N’importe quel autre leader aurait largement mieux utilisé cet argent pour réorganiser le pays et créer les conditions minima d’un bon fonctionnement de l’État et d’un redémarrage de l’économie. Pour répondre très directement à votre question, si j’avais été à la tête de l’État, j’aurais géré le pays avec méthode en faisant appel à de bien meilleures ressources humaines, avec comme objectif l’efficacité dans la gestion de la Cité et les résultats. C’est ce qu’on demande à un Président de la République. Je n’aurais certainement pas été dans les 4B.

Anicet Georges Dologuélé : Monsieur le président de l’URCA, Oubangui Médias vous remercie.

Anicet Georges Dologuélé : C’est à moi de vous remercier.

Interview réalisée par Fridolin Ngoulou



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