Conférence de presse de l'URCA pour dénoncer les manœuvres visant à empêcher le candidat AGD de rencontrer la population.

Propos liminaires

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Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Si nous avons souhaité prendre la parole aujourd’hui, c’est parce que la République centrafricaine traverse un moment grave de son histoire démocratique.

Ce que nous dénonçons n’est ni une polémique politicienne ni une exagération de campagne, mais une succession d’actes précis, concertés et répétés, traduisant une volonté manifeste d’étouffer le pluralisme politique.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement en place s’emploie méthodiquement à empêcher le candidat Anicet-Georges DOLOGUÉLÉ de jouir pleinement de ses droits de citoyen.

Hier, la délivrance d’un passeport lui a été refusée, l’empêchant de voyager librement.

Aujourd’hui, il est empêché de mener une campagne électorale normale, libre et équitable, telle que garantie par la Constitution et les lois de la République.

Il lui est notamment interdit de louer un avion pour se déplacer à l’intérieur du territoire national.

L’accès aux installations publiques lui est refusé pour l’organisation de meetings.

Son meeting de Bouar a été purement et simplement interdit, sans décision judiciaire, sans base légale et en violation flagrante des libertés publiques.

Ces actes ne relèvent nullement de la gestion administrative. Ils procèdent d’une stratégie délibérée de verrouillage politique, incompatible avec toute prétention démocratique.

Plus grave encore, le ministre de l’Administration du territoire s’illustre par une immixtion directe, assumée et répétée dans le fonctionnement de l’Autorité Nationale des Élections.

Pressions, tentatives d’influence, injonctions déguisées : tout est mis en œuvre pour contraindre une institution qui, faut-il le rappeler, jouit d’une indépendance totale consacrée par la loi organique.

Le dernier fait est l’interdiction faite à l’ANE de remplacer la Directrice des opérations

Il s’agit là d’une atteinte grave à l’État de droit.

Face à l’adhésion populaire croissante autour d’Anicet-Georges DOLOGUÉLÉ, le parti au pouvoir cède à la panique.

Incapable de convaincre, il choisit d’intimider. Incapable de rivaliser politiquement, il recourt à la violence et à l’illégalité.

Des individus se réclamant du parti au pouvoir s’en prennent à nos affiches, les arrachent et les détruisent. L’URCA et son président sont ainsi la cible d’attaques organisées, en dehors de tout cadre démocratique et en violation du droit des partis politiques.

Ces méthodes sont celles d’un parti qui refuse l’alternance, et non celles d’un parti républicain.

Cette dérive est d’autant plus choquante que le MCU et son président ont signé le Code de bonne conduite. Il s’agit d’un engagement solennel qu’ils violent aujourd’hui ouvertement, démontrant le peu de considération qu’ils accordent à leur propre signature et aux règles qu’ils imposent aux autres.

Parallèlement, de graves irrégularités sont constatées et dûment documentées : des agents tablettes continuent d’enregistrer des électeurs à Bangui, à Baoro et dans d’autres localités ; des imprimeries procèdent à l’édition de bulletins de vote dans une opacité totale.

Ces faits, s’ils sont avérés, portent une atteinte directe à la sincérité du scrutin.

Nous lançons ici un appel solennel au Conseil constitutionnel, garant de la Constitution, de la régularité du processus électoral et de la protection des droits fondamentaux.

Face aux violations répétées des libertés publiques, aux atteintes à l’égalité entre candidats, à l’immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement d’institutions indépendantes et aux irrégularités graves constatées dans le processus électoral, le silence ne saurait être une neutralité ; il serait une abdication.

Nous demandons au Conseil constitutionnel d’exercer pleinement ses compétences constitutionnelles, de dire le droit, de rappeler les limites du pouvoir exécutif et de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la sincérité du scrutin, l’égalité des candidats et la souveraineté du peuple centrafricain.

L’histoire retiendra non seulement les actes posés, mais aussi les silences.

Et la Constitution ne peut être défendue qu’en étant effectivement appliquée.

Je vous remercie.


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