La délicate tâche m’a été confiée de vous parler du respect des institutions, du rôle du gouvernent, de l’opposition ainsi que celui de la société civile dans une démocratie.
Je n’aurai pas la prétention de vous dérouler un cours magistral de Droit constitutionnel mais il convient tout de même de rappeler le rôle important que ces institutions jouent dans une démocratie puisque visiblement les tenants du pouvoir de Bangui semblent l’ignorer.
Respect des Institutions gage de stabilité politique, donc de développement -
Nous nous engageons en politique pour changer la vie de nos concitoyens. Pour y arriver chacun doit jouer sa partition et pour que chacun joue sa partition un cadre établit au préalable doit être respecté. Ce cadre c’est ce que nous appelons institutions dans une démocratie. Les institutions démocratiques de la République centrafricaine sont régies par la constitution du 30/03/2016. Il convient d’insister sur ce point afin de ne pas oublier le coup d’état constitutionnel orchestré par le professeur de Damara. Sous d’autres cieux, la démocratie représente la meilleure garantie contre l'instabilité économique mais dans la république bananière de Touadéra, la confiscation de tous les pouvoirs ainsi que la traque des opposants politiques sont érigées en mode de gouvernance. Depuis 2016, nous assistons peu à peu à la disparition de l’état de droit en RCA, le Président des pauvres qui avait promis le bannissement du culte de la personnalité est désormais l’homme à encenser afin de bénéficier de quelques avantages. Nous ne le dirons jamais assez : La séparation des pouvoirs est la base du fonctionnement démocratique. Il nous appartient, partis politiques d’opposition de démontrer au peuple centrafricain la corrélation entre sa situation désastreuse et tous les mécanismes mis en place par Toudéra et sa clique pour se maintenir au pouvoir et s’enrichir. Comment voulez-vous que l’on amorce ou que l’on aperçoive les prémices d’un développement économique si l’enrichissement personnel demeure le seul objectif des tenants du pouvoir de Bangui. Le Président BARACK OBAMA disait à Accra en 2009 :
L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions. Cette citation trouve tous son sens par rapport à la situation actuelle de la République centrafricaine. Touadéra est l’homme fort, rien ne peut se faire sans lui, aucune action ne peut être mener sans son aval. Il semble être devenu amnésique car ce sont les acquis démocratiques qu’il bafoue aujourd’hui qui lui ont permis d’accéder à la tête de ce pays. Touadéra est arrivé aux affaires sans vision claire, sans réelle ambition pour changer ce pays, il s’est entouré d’une bande de bras cassés incompétents qui le soutiennent à n’importe quel prix afin de conserver leurs avantages. Il est donc évident que rien de positif ne sortira de la gouvernance de Touadéra et de son gouvernement. Ce qui nous amène à notre point suivant : Le rôle du gouvernement Je pense qu’il ne serait pas intéressant de dresser une liste des différents rôles d’un gouvernement dans une démocratie mais il est primordial de présenter le rôle capital qu’un gouvernement doit jouer dans un pays comme le nôtre. Tout d’abord il est essentiel de définir le mot GOUVERNER, et en effectuant mes recherches la définition qui me semblait la plus appropriée est la suivante :
GOUVERNER c’est avoir la conduite, la gestion de quelque chose. Cela étant, vous conviendrez avec moi que ceux qui sont aux affaires chez nous n’ont ni la conduite ni la gestion de ce pays. Dans le titre 3, article 32 alinéa 1de la constitution du 30/03/2016 relatif au pouvoir exécutif, il est stipulé que le pouvoir exécutif est constitué de Président de la République et du Gouvernement. Le Premier ministre étant le Chef du Gouvernement, il est en charge de diriger l’action du gouvernement. Il applique les orientations politiques du Président de la République et rend des arbitrages pour assurer la cohérence de l'action de ses ministres.
Ce n’est un secret pour personne que de dire que Le Professeur de Damara est arrivé aux affaires sans orientations politiques, sans projet de société mais plus grave encore sans réel volonté de gouverner.
Le premier ministre Moloua déclarait en octobre 2022 en marge des assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du FMI que son bilan résidait dans le fait qu’il arrivait tous les jours à l’heure au travail. Cette déclaration est l’illustration parfaite de l’amateurisme et de l’incompétence au plus haut sommet de l’Etat. Alors il nous appartient de dire à l’usurpateur du palais de la renaissance ainsi qu’à ses acolytes que :
Le rôle du gouvernement est d’offrir un accès aux soins à tous les Centrafricains
Le rôle du gouvernement est de donner à tous les Centrafricains l'accès à l’eau potable
Le rôle du gouvernement est de fournir à tous les petits centrafricains une éducation de qualité
Le rôle du gouvernement est de permettre aux centrafricains de vivre dignement grâce au fruit de son travail
Le rôle du gouvernement est de permettre aux centrafricains de vivre en paix, en sécurité et dans la quiétude.
La liste est bien entendue non exhaustive En définitive la constitution et plus particulièrement celle du 30/03/2016 donne tous les outils nécessaires au gouvernement d’assurer et de garantir le développement et la stabilité du pays. L’opposition démocratique demeure alors le dernier rempart face à la médiocrité à l’incompétence. Ce qui nous amène à notre point suivant:
Le rôle de l’opposition démocratique Aujourd’hui en Centrafrique être opposant à la politique de TOUADERA revêt un caractère péjoratif. Dans leur politique de manipulation de la conscience collective, les tenants du pouvoir de Bangui veulent faire croire aux centrafricains qu’un autre système de pensée n’est pas acceptable. L’opposition démocratique est donc dans son plein droit de s’opposer dès lors qu’elle estime que l’intérêt public est en jeu.
Elle est en droit d’user de tous les mécanismes parlementaires légitimes pour contrecarrer les actions du gouvernement.
L’opposition démocratique joue un rôle essentiel que celui de représenter les citoyens qui ne se retrouvent pas dans la politique menée par le gouvernement (même s’ils veulent nous faire croire le contraire ces centrafricains sont de plus en plus nombreux) et défendu par la majorité parlementaire. Il est dans son plein droit de présenter une alternative crédible au peuple centrafricain. Comme énoncer plus haut, la constitution du 30/03/2016 offre tous les outils nécessaires au bon fonctionnement de notre démocratie notamment en son ART 14 alinéa 1 qui définit la liberté d’association et de groupement. L’ART 31 de cette même constitution précise que les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage, à l’animation de la vie politique, économique et sociale. Ils se forment et exercent librement leurs activités. Nous n’avons donc aucune raison de rougir de notre rôle d’opposant, bien au contraire par les temps qui courent il est même salutaire pour notre pays d’avoir une opposition forte à la politique désastreuse de Sieur TOUADERA.
Cette volonté manifeste du Professeur de Damara de faire des Centrafricains des robots obéissants et dociles ne marchera pas, il a en face de lui une opposition unie, soudée et prêt au combat. Malgré tous les mécanismes mis en place pour restreindre l’espace politique comme l’a mis en évidence le rapport de HUMAN RIGHTS WATCH, même si l’espace en question représente une fine brèche, nous nous y engouffrerons. Oui les opposants en Centrafrique sont traqués, humilier et marginaliser. Mes pensées vont vers tous les prisonniers politiques et plus particulièrement vers le Rénovateur SIRO et l’honorable YANDOKA qui croupissent dans les geôles de Bangui. Cette aversion à la contradiction développée par le régime de Bangui ne doit en aucun affaiblir notre lutte bien au contraire, nous devons redoubler d’effort et proposer aux centrafricains l’espoir d’un avenir meilleur car nous avons la loi de notre côté. Notre cause est juste, notre cause est noble. Être opposant n’est pas une maladie honteuse.
Sans transition, nous allons aborder notre point suivant, le rôle de la société civile Le rôle de la société civile La société civile, en comparaison aux 2 institutions que nous avons évoquées précédemment est un concept assez récent. Pour en donner une définition simple, La société civile est constituée de l’ensembles des associations à caractère non gouvernementale et à but non lucratif qui agissent comme groupe de pression pour influencer les politiques gouvernementales dans un sens favorable aux intérêts de ceux qu'elle représente. Elle défend des intérêts et des valeurs de leurs membres qui sont basés sur des considérations d’ordre éthique, culturel, politique, scientifique, religieux ou philanthropique. Elle joue un rôle de médiateur entre les pouvoirs publics et les citoyens mais il est important de souligner sa vocation de maintien de la cohésion sociale. Une société civile peut donc s’organiser autour de causes variées tels que le féminisme, la défense de l’environnement, les groupes de soutien ... Pour ne citer que ceux-là.
Elle est donc un acteur à ne pas négliger dans le processus d’élaboration des politiques. La société civile doit par son dynamisme, par les moyens de pression dont elle dispose présenter la bonne gouvernance et le bon fonctionnement de la démocratie comme unique alternative. Par leurs rôles, les organisations de le société civile renforce ainsi la responsabilité institutionnelle en soutenant la bonne gouvernance. Elles sont désormais par leur dynamisme une composante essentielle des sociétés démocratique. Mais tout ceci n’est possible que si les gouvernants arrivent à créer un environnement favorable au développement, à la consolidation de cette institution.
Voilà en quelques mot ce que je peux vous dire à propos de ces 3 institutions nécessaire au renforcement de notre démocratie.
Je vous remercie de votre attention.