ALLOCUTION DU PRESIDENT AGD

ALLOCUTION DU PRESIDENT DE L’URCA A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DIFFEREE DU 10 EME ANNIVERSAIRE DU PARTI

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Monsieur le Représentant du Ministre de l’Administration du Territoire,

Messieurs les Représentants du Corps diplomatique,

Mesdames, Messieurs les Présidents des partis politiques, chers collègues,

Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations de la société civile,

Très chers invités,

Rénovatrices et Rénovateurs

Mesdames et Messieurs,

 

Je voudrais, au nom des Conseillers Nationaux Politiques, du Bureau Politique et de l’ensemble des militantes et militants de l’URCA, vous remercier très chaleureusement pour avoir accepté de partager avec nous la célébration différée de notre dixième anniversaire.

Je rends grâce à Dieu pour avoir permis que la famille politique URCA, fondée sous les crépitements des armes, et à un moment où les fils et les filles de notre pays subissaient le déferlement d’une violence aveugle et impitoyable, se retrouve aujourd’hui dans cette prestigieuse salle des fêtes, en nombre, plus que jamais déterminée et avec une foi intacte dans sa capacité à atteindre ses objectifs.

Je remercie les Rénovatrices et les Rénovateurs, ceux des provinces, de la diaspora et de Bangui pour leur fidélité à leur Parti, pour le travail important qu’ils ont abattu pour imposer l’URCA dans le paysage politique de notre pays et pour avoir réussi à maintenir haut le flambeau pendant ces dix longues années, qui n’ont pas été un long fleuve tranquille, loin s’en faut !

 En effet chers Rénovatrices, Chers Rénovateurs, on vous en a fait voir de toutes les couleurs ! Vous avez subi des railleries, des quolibets et autres insultes de nos adversaires. Vous avez assisté, médusés, à la trahison de quelques-uns de nos camarades. Mais vous avez tenu bon. Bravo ! Je voudrais vous exprimer toute ma fierté de vous avoir comme compagnons de lutte.

Enfin, je remercie tous nos compatriotes -et ils sont très nombreux- qui croient au destin de ce parti qu’ils appellent affectueusement « Urka » et qui nous l’ont démontré à l’occasion des deux élections générales auxquelles nous avions pris part. C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je réponds, dans tous mes déplacements dans la ville de Bangui et à travers le pays, au geste affectif du poing levé, ponctué du surnom de « Kota Coup » qui m’a été attribué par la population.

Rénovatives et Rénovateurs,

Certains de nos compagnons, que nous aurions aimé avoir parmi nous aujourd’hui, ont malheureusement été rappelés à Dieu. Je veux citer notamment les honorables Léopold YONGORO et Fidèle KABRAL YANGASSENGUE, le membre fondateur Marie Thérèse MBIDONI, le membre du Bureau Politique Diego SINGA et bien d’autres. Je vous prie de bien vouloir observer une minute de silence pour honorer leur mémoire. Je vous remercie.

Distingués invités,

Chers Rénovatrices et Rénovateurs,

En réalité, l’URCA aurait dû fêter ses 10 ans le 25 novembre 2023, date anniversaire du congrès fondateur du parti tenu à l’Hôtel LEDGER PLAZA du 23 au 25 novembre 2013. Mais comme j’étais absent de Bangui, j’ai sollicité et obtenu des Rénovatrices et des Rénovateurs que la célébration de cette journée soit différée.

L’URCA est d’abord née à Paris, à l’initiative d’une poignée de compatriotes qui avaient décidé de se mobiliser pour dénoncer le massacre des populations par les combattants de la SELEKA et attirer l’attention de la Communauté Internationale sur une guerre civile naissante, qui menaçait une unité nationale très chère aux centrafricains. C’est ainsi qu’il avait été décidé de créer une association politique dénommée Union pour le Renouveau Centrafricain, en abrégé URCA et de solliciter son agrément auprès de la Préfecture de Police de Paris, qui a été obtenu le 25 juin 2013.

 Dans le même temps, une équipe avait été chargée de faire la promotion de ce parti politique en gestation, à travers des petites réunions tenues dans la quasi-clandestinité compte tenu du climat d’insécurité qui prévalait. De bouche à oreille, la mayonnaise a pris. C’est ainsi que quand je suis rentré à Bangui pour organiser le Congrès de fondation de l’URCA durant lequel les textes de base ont été élaborés et adoptés, j’avais retrouvé une équipe déjà bien organisée, composée notamment de cadres de haut niveau, mobilisés, enthousiastes et déterminés.

Ainsi, dès les premières heures de son existence, l’URCA s’est distinguée par la diversité ethnique, culturelle, confessionnelle et professionnelle de ses militants, essentiellement de jeunes. En effet, notre formation politique n’est pas identifiée comme appartenant à une région du pays ou à un groupe d’ethnies. Les adhésions s’y font de manière spontanée. A titre d’exemple, je n’avais jamais rencontré plus de 90% des membres des organes dirigeants de l’URCA avant leur adhésion au parti. Comme moi, la plupart font leur première expérience de militantisme dans un parti politique.

 

Chers invités,

Mesdames et Messieurs,

 

Les ambitions de l’URCA sont clairement identifiées dans sa devise : RASSEMBLEMENT, PAIX, DEVELLOPEMENT ; dans son slogan : E LINGBI TI LEKERE et dans son idéologie politique, le LIBERALISME DE CENTRE DROIT

 

Aujourd’hui, l’URCA va sur ses 11 années d’existence, avec un bilan dont nous n’avons pas à rougir. Permettez-moi d’en dresser un aperçu succinct :

Fidèle à sa devise, l’URCA avait pris part, sous le régime de Transition, à toutes les initiatives visant à réconcilier les Centrafricains et à ramener la paix, notamment à travers les fora sur la Paix et la Réconciliation organisés à Brazzaville et à Bangui.

Nous avons présenté un candidat à l’élection présidentielle de 2015, qui est sorti en tête au premier tour, sur 30 candidats. Le hold-up électoral du second tour n’est désormais un secret pour personne et ses auteurs sont identifiés, puisque certains sont même passés aux aveux. Malheureusement ils ont donné le pouvoir à des incapables et toute la Communauté Nationale en vit les conséquences dans sa chaire depuis maintenant 8 ans et demi.

Nous avons de nouveau présenté le même candidat à l’élection présidentielle de 2020, avec des chances de succès d’autant plus importantes que le Président du KNK avait rendu public son accord pour que son parti soutienne notre candidat. Mais la même personnalité politique a malheureusement annoncé 48 heures plus tard qu’elle dirigeait une rébellion et a appelé les Centrafricains à ne pas voter. Non seulement cette nouvelle donne avait paralysé notre campagne, mais au final seuls 17% de l’électorat ont pu voter, ce qui aurait dû entraîner l’annulation du scrutin. Cependant et malgré cette paralysie forcée, les résultats du premier tour contraignaient l’actuel dirigeant du pays à un second tour avec le candidat de l’URCA. Là encore, vous êtes tous au courant de toute la cuisine maléfique qui a été concoctée pour imposer aux centrafricains et dès le premier tour, un second mandat de l’actuel locataire du Palais de la Renaissance et prolonger leur souffrance.

L’URCA a élaboré dès 2015 un projet de société crédible, sérieux et précis. Tout le monde se souvient encore du débat du second tour en 2016, durant lequel notre adversaire semblait complètement perdu face aux arguments très précis de notre candidat. En 2020, notre projet de société a été rendu plus ambitieux, notamment dans les domaines relatifs à la création des richesses et à l’emploi des jeunes. En conformité avec notre idéologie politique tournée vers le libéralisme de centre-droit, l’action gouvernementale privilégie l’essor du secteur privé pour générer une croissance économique plus soutenue et créer les conditions de l’amorce du développement de notre pays.

S’agissant des élections législatives, nous avions réussi à faire élire 13 députés en 2016 et, à l’issue des élections générales de 2021, nous avions totalisé 14 élus. Malheureusement 8 d’entre eux se sont immédiatement et volontairement présentés sur le marché des esclaves politiques. C’est ainsi qu’ils ont été achetés pour des sommes dérisoires, pour constituer une majorité que les voleurs des élections voulait écrasante.

Sur le plan des adhérents, l’URCA en totalise aujourd’hui plusieurs centaines de milliers et des cartes d’adhésion sont délivrées tous les jours.

Au final, les organes de base de l’URCA ont été installés à travers tout le pays, mais également dans certains pays africains, en France, au Canada et aux Etats Unis d’Amérique. Le dynamisme de notre Fédération Europe et Amérique, notamment sur les réseaux sociaux, est connu et reconnu et je profite de cette opportunité pour féliciter les membres de ses différents bureaux et leurs militants.

Mus par une forte volonté de donner une chance à la paix et à la réconciliation nationale, nous avions accepté sans broncher le hold-up électoral de 2016 qui avait permis à l’actuel régime d’accéder aux affaires. Pour les mêmes raisons, nous avions même accepté sans conditions le principe d’une Union sacrée, qui s’est très vite révélée de la pure escroquerie politique, la première d’une longue série d’escroqueries politiques dont ont été victimes la plupart des chefs de partis présents dans cette salle.

Toujours soucieux de sortir notre pays du marasme économique, nous avions pris une part active à la table ronde des bailleurs de fonds à Bruxelles, aux côtés du Gouvernement de notre pays. Là encore, nous déplorons le détournement de l’essentiel des sommes annoncées, soit 2,3 milliards de dollars, par une poignée d’individus bien identifiés.

Ainsi, il nous est très vite apparu que le pouvoir politique installé en 2016 n’était pas là pour le bien-être des Centrafricains. Aussi, l’URCA a-t-il pris l’option de s’opposer avec fermeté à une politique qui n’avait pour seul moteur que la corruption à grande échelle, la promotion de l’incompétence et l’ouverture de notre pays à toute la pègre de la planète.

Depuis, l’URCA est demeuré constant dans sa posture de parti d’opposition. C’est dans cette posture que nous avons accueilli dans notre camp, à partir de 2018, d’autres partis politiques déçus par les errements du régime en place, notamment en prenant l’initiative d’un regroupement à l’intérieur d’une plateforme politique dénommée COD-2020.  Et c’est toujours dans la logique d’une union des forces politiques pour défendre les intérêts de notre pays, que l’URCA est un membre actif du BRDC depuis sa création.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Faire de l’opposition n’est pas facile et requiert beaucoup de détermination, de patience et de constance dans la combattivité. Certains rénovateurs n’ont pas tenu le coup et nous ont quitté. Pour la plupart, ils ont été démarchés par le régime, qui espérait ainsi affaiblir l’URCA. D’autres ont quitté dans la dignité, pour des convenances personnelles, notamment parce que des opportunités professionnelles s’offraient à eux, qui n’étaient pas compatibles avec un engagement politique. Je remercie ceux d’entre eux qui ont accepté de se joindre à nous aujourd’hui pour fêter ces 10 ans, dont ils ont contribué à écrire l’histoire.

Beaucoup de publicité est organisée autour des démissions des militants de l’URCA, parce que précisément ils portent le label URCA tant mieux pour ceux à qui ce label a pu être utile ! Mais notre plus grand motif de fierté vient de ce que le parti enregistre régulièrement de très nombreuses nouvelles adhésions.

Mesdames et Messieurs,

Au total, nous pouvons donc affirmer qu’après une décennie, notre bilan est plutôt positif.

Je dis plutôt, parce que nous n’avons pas encore atteint notre principal objectif, qui est celui de conquérir le pouvoir politique afin de diriger l’Etat et de transformer le quotidien de nos compatriotes. Mais soyez rassurés. Nous apprenons de nos erreurs tous les jours et nous sommes plus que jamais déterminés à continuer de défendre la démocratie et à nous présenter comme la meilleure alternative pour le développement de notre pays et le bonheur des Centrafricains.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

 

Manifestement l’URCA fait peur au régime de Bangui, une peur devenue tellement maladive qu’elle a influencé la rédaction d’une nouvelle Constitution. Sinon, comment expliquer autrement qu’après avoir croisé le fer par deux fois avec un adversaire politique, l’on introduise dans la Loi fondamentale des dispositions destinées uniquement à écarter cet adversaire des futures compétitions ? Souvenez-vous de ce qui avait été appelé (sans rires) la campagne référendaire. Des personnes que je prenais pour des hommes politiques sérieux, ont parcouru de long en large le pays pour expliquer aux populations que Dologuele devait plutôt se présenter aux élections présidentielles en France ! Rien que ça ! Donc, au lieu de faire de la pédagogie pour avoir l’adhésion des citoyens sur les innovations apportées par le nouveau texte constitutionnel, on a dépensé l’argent du contribuable pour manipuler les citoyens et les dresser contre des adversaires politiques. Si nos amis au pouvoir étaient sûrs d’eux, s’ils avaient un bilan à présenter aux électeurs en plus de disposer de ressources illimitées pour le financement de leur campagne, ils ne trembleraient pas de peur devant un adversaire politique. Ils l’affronteraient avec assurance. Est-ce le cas ?

Chers amis, on se connait tous dans la classe politique de ce pays et je peux vous dire sans craindre d’être contredit que l’idée même de changer la Constitution de 2016 a émané de personnes frustrées et la rédaction confiée à un petit groupe de rigolos en mal de reconnaissance, aigris et complexés.

En effet, il ressort à la lecture de ce texte qu’un groupe d’individus a voulu gérer ses propres frustrations, régler des comptes, catégoriser des citoyens et les ostraciser. Certains articles de cette prétendue Constitution puent la haine gratuite et le rejet de l’autre. Ils divisent la société centrafricaine et véhiculent des messages de mépris. Ce document est franchement de très mauvaise qualité !

Mesdames et Messieurs,

L’opposition démocratique centrafricaine, à travers le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) avait pourtant lancé l’alerte suffisamment à temps pour que cette escroquerie politique ne voit jamais le jour. La Cour Constitutionnelle elle-même s’était opposée à la modification de la Constitution du 30 mars 2016, ainsi qu’à la rédaction d’une nouvelle Constitution, qu’elle déclarait formellement illégale. Nous savons tous quel sort avait été réservé à la Présidente de cette Institution qui avait osé dire le droit !

Là encore, je rappelle une vérité élémentaire. Quand on est sûr de soi, quand on pense que le droit est de son côté, on ne fait pas rédiger une Constitution dans la clandestinité par des personnes non qualifiées pour le faire ; on ne fait pas venir à coup de dizaines de millions de francs des juristes étrangers pour conférer à ce texte un semblant de légitimité alors que toutes les compétences dans ce domaine sont présentes dans le pays ; et on ne cache pas la monstruosité ainsi pondue comme une maladie honteuse, même après sa promulgation !

Mesdames et Messieurs,

Quand on gère le destin de millions d’êtres humains, il est irresponsable de savoir que l’acte qu’on va poser générera tôt ou tard des problèmes très importants, mais de le poser quand même parce qu’il sert ses propres intérêts égoïstes ;

Et la population ressent comme un mépris le fait que la Communauté Internationale soutienne un acte aussi condamnable, simplement parce qu’il est posé dans un pays où, de toutes façons, tout le monde paraît résigné.

Cette Constitution est illégale, il faut avoir le courage de l’admettre. Depuis sa promulgation, notre pays a en réalité cessé d’être une République. Mais c’est notre devoir, en tant que démocrates de nous battre pour la rétablir.

Mesdames et Messieurs,

Mon pays va très mal et nous y vivons au quotidien dans un climat politique, économique et social très inquiétant. Les Centrafricains sont stressés, inquiets, terrorisés, malheureux, au point d’attendre qu’un miracle les sorte un jour de ce cauchemar sans fin. Et le seul miracle qui leur est proposé, c’est une prétendue nouvelle Constitution qui consacre un pseudo empire ubuesque dans lequel il n’y a plus de morale et de justice ; une véritable jungle dans laquelle la violence est assumée et revendiquée, la corruption sublimée. Et l’on affuble cet attelage mortifère du doux nom de « 7ème République ». Tant pis si cela ne convient pas aux Centrafricains. Ils doivent subir et se taire !

Non, Mesdames et Messieurs, l’URCA sera toujours du côté de la population centrafricaine.

 

Nous veillerons sur votre avenir.

Nous réparerons ce qui a été détruit.

E LINGBI TI LEKERE

 

Je vous remercie.

 

 

 

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