Agriculture et Elevage

Faisons de l’agriculture et de l’élevage les moteurs de notre croissance : Le Programme « Mossoro Ti Yaka »

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Agriculture et Elevage

Faisons de l’agriculture et de l’élevage les moteurs de notre

croissance :

Le Programme « Mossoro Ti Yaka »

Notre pays est riche d’un potentiel agricole de 15 millions d’hectares de terres arables, dont seulement 800 000 hectares sont cultivés chaque année, soit 5,3% du total.

Le climat dans tout le pays est favorable à une agriculture pluviale avec des cycles culturaux relativement longs. L’important réseau hydrographique permet une bonne disponibilité en eaux de surface et souterraines pour l’agriculture, l’alimentation du bétail, de la faune sauvage, le développement floristique et la régulation naturelle.

La superficie totale de terres de pâturage et de parcours est estimée à 16 millions d’hectares. Nous y développerons des parcelles adaptées à la gestion des troupeaux tout en respectant les normes et la réglementation environnementale et foncière. Cela permettra de maîtriser la pollution de nos bassins versant et la protection de la faune sauvage. Dans cette lancée, nous créerons des stabulations pour un suivi rationnel de l’ensemble des parcs d’élevages dans les régions à fort potentiel.

Le secteur primaire est le secteur le plus dominant de l’économie centrafricaine, employant 70% de la population active et contribuant pour plus de 50% au produit intérieur brut (PIB). Près de 6 chefs de ménage sur 10 sont agriculteurs. Cependant, 62% de la population centrafricaine vit encore en dessous du seuil de pauvreté, les ménages agricoles pauvres accusent des déficits de production et d’accès aux aliments en raison de leur faible pourvoir d’achat.

Le développement de notre agriculture se heurte à un certain nombre de contraintes : une faible maîtrise de l’eau et un potentiel d’irrigation faiblement exploité; d’exploitations de petites tailles, exploitées par des moyens très rudimentaires ; un accès très limité aux technologies améliorées de production et de transformation; une carence en ressources humaines, matérielles et logistiques dans le domaine de la recherche et de la vulgarisation; une insuffisance des systèmes de distribution d’intrants et de matériels agricoles et vétérinaires ; une faiblesse institutionnelle des organisations de producteurs ; la rareté de systèmes privés structurés pour la distribution d’intrants; l’inexistence d’un système de microcrédit rural qui permettait aux petits producteurs d’acquérir des intrants; et le coût élevé du transport des produits agricoles lié à la mauvaise qualité des infrastructures routières et à l’enclavement du pays.

Or, l’agriculture et l’élevage peuvent à eux seuls contribuer à plusieurs points de croissance par an et absorber l’essentiel des 50 000 jeunes qui ont été enrôlés par les milices armées, ainsi que les 30 000 jeunes qui sortent chaque année du système éducatif pour affronter le marché de l’emploi.

Nous ferons reposer en grande partie notre modèle économique sur le développement des activités de l’agriculture et de l’élevage, à travers le programme phare « MOSSORO TI YAKA », destiné à fournir plus de revenus à nos paysans et faire du secteur primaire la principale grappe de croissance de notre économie.

MOSSORO TI YAKA contribuera à sortir le paysan de la pauvreté et de la misère, notamment par un encadrement technique rapproché, des mécanismes adéquats de financement de la production et des prix rémunérateurs.

Il contribuera à garantir l’autosuffisance alimentaire et, à travers la modernisation du secteur de l'agriculture et du développement de l’agro-industrie, sera générateur de richesses et d'emplois. Pour y arriver, nous devrons rendre les secteurs de l’agriculture et de l’élevage attractifs, de manière à ce qu’ils bénéficient du maximum d’investissements privés et procurent des revenus corrects aux paysans.

C’est du secteur primaire que devra naître un jour une classe moyenne centrafricaine.

Le programme MOSSORO TI YAKA poursuit quatre objectifs :

 Améliorer la sécurité alimentaire des populations et contribuer à la réduction de la malnutrition ;

 Permettre aux paysans de renforcer leurs capacités techniques et financières, d’acquérir une véritable culture de secteur privé agricole, et d’améliorer leur niveau de vie;

 Faire du secteur primaire le moteur de notre croissance économique ;

 Faire de la République Centrafricaine le grenier de l’Afrique centrale. MOSSORO TI YAKA aura pour socle le Programme National d’Investissement Agricole de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) finalisé en 2013 par le Gouvernement, en partenariat avec la FAO et la CEEAC.

 Encourageons et promouvons l’agri business et les agro-industries

Pour atteindre l’objectif de faire de l’agriculture le principal secteur qui stimulera la croissance de l’économie centrafricaine, il nous faudra aller au-delà de la simple amélioration de la productivité agricole. Notre ambition est donc de favoriser le développement de l’agri business et des agro-industries en République Centrafricaine, comme moyen de croissance économique et de sécurité alimentaire.

La transformation crée de la valeur ajoutée et des métiers mieux qualifiés. Nous mettrons l’accent sur les chaînes de valeur agricole hautement productives et rentables.

Nous bâtirons des relations efficaces entre les petits et moyens producteurs agricoles et les marchés, pour leur permettre d’écouler leurs produits et de relever le niveau de leurs revenus. Nous développerons les circuits de financement du secteur primaire. Dans ce sens, l’Etat encouragera le partenariat public-privé, suscitera la création de fonds d’investissement ciblant les agro-entreprises, ainsi que celle des fonds de garanties y associés.

Une Banque Agricole sera créée à cet effet, les parties prenantes du secteur agricole (exploitants, entreprises agroalimentaires et prestataires de services agricoles) étant essentiellement des acteurs privés. De ce fait, les investissements privés seront favorisés, car ils sont essentiels au développement agricole. Afin de créer un environnement favorable à l’investissement privé, l’Etat mettra l’accent sur les infrastructures économiques et offrira le cadre légal et administratif adaptés

Prenons des mesures pour mieux organiser la jeunesse et les communautés villageoises

Nous réorganiserons les communautés villageoises et leur fournirons la formation nécessaire pour faire de ce secteur la locomotive de la République Centrafricaine, en termes d’entreprises privées agricoles, donc de création de richesses et d’emplois.

Des investissements socioéconomiques (pistes rurales, écoles, centres de santé, électricité villageoises) seront réalisés pour fidéliser les paysans dans leurs régions et attirer des jeunes diplômés, y compris de l’enseignement supérieur. Les communautés villageoises seront organisées et entraînées pour veiller à l’entretien et au maintien des pistes rurales. Nous veillerons à promouvoir la production locale de semences améliorées, à établir une relation solide avec les petits planteurs, en particulier les femmes, à introduire la mécanisation et à développer des débouchés stables pour la production.

Nous vulgariserons la pratique des grandes fermes agricoles, couplée au développement des exploitations villageoises, avec une expertise des pays qui en ont l’expérience (Brésil, Israël, etc.). Dans ce sens, nous encouragerons, tout en préservant l’environnement, l’implantation de très grandes exploitations à capitaux étrangers, dont les produits seront essentiellement destinés à la transformation et à l’exportation.

Nous veillerons à ce qu’elles soient un grand vecteur de création d’emplois locaux et de transmission de savoir-faire et de développement local. Une loi en délimitera les contours juridiques

Modernisons notre agriculture

La motorisation de notre agriculture sera une mesure phare de notre politique agricole qui permettra à la fois de répondre au défi de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle et d’attirer les jeunes vers ce secteur.

Nous prendrons des actions pour relancer la culture attelée et introduire une motorisation stratifiée et diversifiée (petite motorisation, grande motorisation) Nous mettrons en œuvre une politique pour rendre cette motorisation techniquement et financièrement accessible par la majorité des paysans.

Nous organiserons l’approvisionnement en intrants et en outillages agricoles, l’amélioration des itinéraires techniques de production, la gestion des exploitations, l’amélioration des technologies de transformation, ainsi que le conditionnement et le stockage des produits.

Relançons les filières agricoles 

Nous relancerons les filières vivrières (manioc, sucre, riz, arachide, maïs, sésame, bananes, plantains, ananas, oranges…).

Nous les moderniserons et organiserons leur commercialisation au niveau national, sous régional et international. L’exportation des produits vivriers peut devenir une importante niche de croissance pour notre pays, si son organisation permet d’alimenter la demande sous régionale et l’importante demande des pays émergents (Chine, Inde). En termes quantitatifs, notre ambition est de produire d’ici 5 ans : 3.000.000 tonnes de manioc; 500.000 tonnes d’arachides ; 1000.000 tonnes de maïs ; 500.000 tonnes de riz ; 800.000 tonnes de bananes et plantains ; 100.000 tonnes de soja ; 300.000 tonnes de fruits et 100.000 tonnes de légumes.

L’industrie de transformation de certains de ces produits sera encouragée, notamment dans le domaine des fruits, du soja, des tomates et des arachides. S’agissant des filières traditionnelles de produits destinés à l’exportation, il convient de rappeler que le coton fait vivre près de 1000.000 de centrafricains et que le café pourrait en faire vivre plus de 300.000. Nous réorganiserons et moderniserons ces filières, pour permettre au plus grand nombre de centrafricains de disposer de revenus importants et réguliers.

Nous ambitionnons d’atteindre en 5 ans une exportation de 150 000 tonnes de coton-graines, de 40 000 tonnes de café et de 5 000 tonnes d’huile de palme.

Nous introduirons et encouragerons le développement de nouvelles filières (cacao, hévéa, noix de cajou, riz, karité).

Faisons de la République Centrafricaine le principal pays d’élevage de l’Afrique centrale

Le programme de relance de l’élevage concernera les petits ruminants, l’aviculture, le porcin, le bovin et l’apiculture. Tout en développant l’élevage traditionnel, nous mettrons l’accent sur la promotion des élevages commerciaux et la valorisation des produits d’élevage.

Il s’agira de tirer profit de la technique, de la maîtrise et la valorisation des apports alimentaires, de hautes qualités nutritives et de la mise en avant du bien-être animal dans la gestion des troupeaux sur l’ensemble de nos exploitations. Notre objectif à terme est de devenir le premier fournisseur en viande des pays de l’Afrique centrale. La construction d’un minimum de 3 abattoirs modernes s’impose pour réaliser cet objectif.

Organisons les activités de la pêche et de l’aquaculture pour améliorer la sécurité alimentaire

Nous organiserons la gestion durable des pêcheries et accroîtrons la production des poissons sur toute l’étendue du territoire.

Nous renforcerons les capacités opérationnelles des producteurs ruraux et périurbains. Notre objectif est de contribuer à améliorer l’apport en protéine des populations en augmentant la consommation de poisson par habitant.

Nous ambitionnons de porter la production de pêche de 10.000 à 30.000 tonnes et de l'aquaculture de 3.600 à 10.000 tonnes en cinq ans sur toute l'étendue du territoire. Nous prendrons des mesures pour assurer les conditions et les capacités d'intervention de 12.000 pêcheurs, 3.000 pisciculteurs et des acteurs en vue d'une relance effective de la filière pêche et aquacole.

Dotons notre pays d’établissements de qualité pour former des professionnels de l’agriculture et de l’élevage 

Pour permettre d’avoir des professionnels de qualité, nous mettrons un accent particulier dans l’organisation et la formation de tous les acteurs du secteur agro-pastoral (collectivités locales, communautés de base, services de recherche et d’appui conseil).

A cet effet, la disponibilité des structures institutionnelles, en nombre et en qualité, devra permettre de prendre en charge la formation de ces personnels à travers tout le pays. 

A travers un partenariat public-privé, deux lycées agricoles seront construits à Bambari et Bossangoa, ainsi qu’une ferme intégrée à Bocaranga, dans les mêmes caractéristiques que « SONGAÏ » au Bénin.

Des fermes de vulgarisations seront créées, à raison de une par région, dans le but d’enseigner aux paysans les techniques modernes.

Un important centre de recherche agronomique sera construit et les Instituts agronomiques de Mbaïki et de Grimari seront agrandis, modernisés et équipés. Nous organiserons une vaste campagne de sensibilisation à l’endroit des diplômés sans emploi de l’enseignement secondaire et supérieur, pour les intéresser aux métiers de l’agriculture et de l’élevage. Il leur sera proposé un package comprenant un programme spécifique de formation, un encadrement technique sur 12 mois et une ligne de crédit destiné à l’acquisition du foncier rural et du matériel et intrants nécessaires pour la première installation. Le montant des investissements requis pour la mise en œuvre du programme MOSSORO TI YAKA s’élève à 500 milliards de Franc CFA.

Ce programme sera essentiellement financé en partenariat public-privé.


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