Réorganisons notre système Éducatif
Réorganisons notre système Éducatif pour garantir une meilleure formation de nos enfants
La qualité des ressources humaines est le meilleur gage de développement d’un pays et la richesse d’une société moderne s’apprécie de plus en plus sur la connaissance de ses citoyens (nombre de diplômés, d’ingénieurs ou de cadre en % de la population totale). Eduquer un peuple, c’est lui apprendre à faire, lui apprendre à vivre ensemble et lui apprendre à être. Une bonne éducation des populations contribue à la prospérité économique d’une nation parce qu’elle fournit à la société des individus bien formés, aptes à acquérir de nouvelles connaissances et à progresser.
Le naufrage du système éducatif centrafricain est très probablement l’une des principales causes de l’évolution négative de notre pays depuis plus de deux décennies. Ce déficit d’éducation de nos populations se caractérise par le désœuvrement d’une large partie de notre jeunesse à qui aucune perspective n’est offerte depuis fort longtemps…
Nous introduirons donc des transformations radicales dans le système éducatif centrafricain, depuis l’école maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur.
Notre système éducatif sera adapté à l’émergence d’un secteur privé dynamique pour faciliter l’accès des jeunes à l’emploi. Dans ce sens, les programmes d’enseignement tiendront compte des besoins du marché et comprendront une initiation aux nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC). Ils devront permettre aux jeunes à entreprendre et à assumer des responsabilités.
Notre objectif est de fournir aux jeunes centrafricains une formation solide et utile pour leur permettre de trouver plus facilement un emploi. Ce faisant, nous permettrons aux entreprises de notre pays de trouver sur le marché les cadres et les techniciens bien formés dont ils ont besoin. Par ailleurs, l’école centrafricaine devra faire vivre et partager les valeurs de la République et former des futurs citoyens à travers un programme d’enseignement moral et civique qui insistera sur le caractère laïc de l’Etat.
Nous voulons former une nouvelle génération ouverte sur le monde, respectueuse des droits de l’homme et de l’environnement, attachée à la patrie, consciente de ses droits et de ses devoirs de citoyens et imprégnée de la culture d’entreprise. Aussitôt après les élections, nous mettrons prioritairement en place des programmes spécifiques de soutien psychologique et de soutien scolaire pour les enfants qui ont souffert des effets des actes de violence et des interruptions répétées de leur cursus scolaire.
Enseignement préscolaire
Pour un meilleur développement de la petite enfance, nous généraliserons l’enseignement préscolaire.
Dans le même temps, des actions de vulgarisation seront menées à grande échelle pour sensibiliser les parents sur leur responsabilité dans la prise en mains de l’éducation de leurs enfants dès la petite enfance.
Enseignement fondamental
Une loi sera soumise au Parlement pour rendre la scolarisation obligatoire et continue entre 6 et 16 ans.
En plus du cursus traditionnel, les programmes mettront obligatoirement l’accent sur la morale, l’instruction civique et la connaissance de la République Centrafricaine, de ses institutions, de son histoire, de sa culture et de sa géographie.
La scolarité sera gratuite dans le fondamental. Nous ambitionnons de ramener d’ici 5 ans les effectifs des élèves d’une moyenne de 100 par classe à un maximum de 50.
Pour atteindre cet objectif, un vaste programme de construction des salles de classe sera mis en œuvre, avec la participation active des communautés locales.
De manière organisée et systématique, chaque établissement existant sera examiné et reconfiguré en termes de sécurité, de nombre de salles de classes et de locaux pour l’administration et les enseignants, des équipements mobiliers, récréatifs, sportifs, informatiques et de bibliothèques.
Seul cet exercice de recensement permettra de déterminer avec exactitude le nombre de nouvelles salles de classes à construire et donc celui de nouveaux établissements. Nous mettrons l’accent sur la formation des instituteurs qui pourront bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour s’adapter à l’excellence de l’enseignement que nous souhaitons promouvoir en République Centrafricaine.
Dans le même temps, la mobilité du personnel à travers le territoire national fera l’objet de mesures incitatives particulières pour convaincre les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur s’orienter vers une carrière dans l’enseignement.
En plus de la pratique du Sanghö et du renforcement nécessaire de l’enseignement de la langue française, nous introduirons l’initiation à la langue anglaise dès le fondamental, pour mieux préparer l’avenir professionnel de nos enfants.
Enseignement secondaire
S’agissant de l’enseignement secondaire, les standards à atteindre en termes de nombre d’élèves par classe et de qualité des enseignants devront respecter les normes internationales.
Cela implique la mise à niveau de la totalité des établissements existants et la construction d’un nombre important de nouveaux établissements à travers tout le pays.
La carte scolaire sera revue dans ce sens. La formation des enseignants du secondaire impliquera une restructuration en profondeur de l’Ecole Normale supérieure et sa décentralisation. L’objectif poursuivi est de disposer d’au moins 3 établissements spécialisés dans la formation des enseignants du secondaire à travers tout le pays. Tous les enseignants en instance d’intégration seront recyclés avant d’être recrutés, tandis que de nouveaux recrutements seront programmés.
Les mesures incitatives seront adoptées par le gouvernement pour rendre attractif le métier d’enseignant. Nous encouragerons la création d’établissements privés encadrés par la loi et inciterons les religieux à créer des établissements laïcs.
L’usage de l’ordinateur sera rendu obligatoire dès la classe de 6ème, ce qui nécessitera des investissements conséquents pour rendre disponibles l’électricité et la connexion internet.
Pour encourager l’esprit de compétition et préparer l’entrée des jeunes centrafricains dans les meilleurs établissements supérieurs à travers le monde, les élèves les plus brillants seront sélectionnés à travers tout le pays pour être regroupés dans un lycée d’excellence qui sera créé dans une ville à déterminer.
Une sélection des meilleurs élèves sera faite au niveau national en prenant en compte tout leur cursus dans l'enseignement secondaire dans le but de leur offrir les meilleures bourses d'études dans les grandes universités internationales.
Nous renforcerons l’enseignement de la culture civique et républicaine
Etablissements technologiques et professionnels
L’enseignement technologique et professionnel doit être centré sur l’acquisition de compétences pratiques nécessaires dans la vie courante.
L’activité économique de la République Centrafricaine a certes besoins de cadres supérieurs, mais elle a surtout besoin de beaucoup de cadres intermédiaires et d’agents d’exécution qualifiés. Dans ce sens, nous mettrons un accent particulier sur la création des établissements techniques et professionnels, pour permettre une meilleure adéquation entre la demande d’emploi et les besoins des entreprises, en particulier dans l’industrie, les activités agro pastorales et le tertiaire. Dans ce sens, les deux lycées techniques de Bangui seront agrandis, modernisés et équipés, tandis que des financements seront identifiés pour construire et équiper, au cours des 5 prochaines années, 12 nouveaux établissements à travers le pays, dont quatre collèges et lycées professionnels, trois lycées agricoles, un lycée sport-école et quatre centres d’apprentissage. Ces établissements seront dotés des meilleurs enseignants recrutés en République Centrafricaine et dans la sous-région et un pourcentage significatif d’élèves sera orienté vers l’enseignement technique et professionnel.
Enseignement supérieur
Notre pays a besoin de ressources humaines de haut niveau et de qualité. Dans ce sens, l’enseignement supérieur fera l’objet de profondes réformes et bénéficiera d’investissements importants pour permettre de disposer d’établissements de qualité.
L’Université de Bangui qui a été construite en 1970 pour 300 places reçoit aujourd’hui plus de 20.000 étudiants. Notre grande ambition est de construire une nouvelle université, moderne et équipée en matériels pédagogiques et didactiques, en laboratoires et en bibliothèques. Sa capacité devra lui permettre d’accueillir 25 000 étudiants, avec quelques facultés dont les locaux seront décentralisés dans une ville de province.
Les bâtiments de l’actuelle université de Bangui seront reconfigurés pour constituer un bloc homogène d’une école supérieure consacrée aux Sciences de la Santé (faculté de médecine, école des infirmiers ou encore formation des techniciens de laboratoire).
La culture des grandes écoles devra habiter la jeunesse centrafricaine qui devra aspirer à constituer l’élite de la nation de demain. Pour construire une nouvelle société basée sur la méritocratie, nous moderniserons et créerons des Instituts et grandes écoles telles que l’Ecole Nationale d’Administration, l’Ecole de Magistrature, l’Ecole Centrale ou encore l’Ecole d’Architecture, etc. Les enseignants seront recrutés à travers un concours rigoureux, avec l’objectif d’atteindre un ratio de un enseignant pour trente étudiants et de généraliser le système Licence-Master Doctorat dans tous les établissements. Un accent particulier sera mis sur des conditions de travail et de rémunération incitatives afin d’attirer les meilleurs sachants dans nos universités.
Recherche et Innovation
Dans notre pays, la recherche est restée embryonnaire. Les structures qui ont existé dans le passé se sont dégradées ou ont été vandalisées.
Notre ambition est de faire reposer la croissance économique sur le développement des grands atouts de l’économie centrafricaine : l’agriculture, l’élevage ainsi que les ressources naturelles et forestières.
L’exploitation durable de ces ressources, ainsi que l’innovation et la croissance de ces secteurs nécessiteront des structures de recherche et d’innovation fonctionnelles dans le pays. Nous moderniserons les structures existantes et en créerons de nouvelles.
Ces centres de recherches nationaux pourront ainsi développer des synergies transversales avec d’autres pays pour que nos chercheurs puissent s’enrichir des conclusions de leurs confrères sous régionaux, continentaux et même mondiaux.
Enseignement privé
L’enseignement privé sera encouragé à tous les niveaux, mais étroitement encadré pour obliger les établissements privés à délivrer un enseignement de qualité, en phase avec la politique générale d’éducation et de formation professionnelle du Gouvernement.
Nous veillerons donc à ce qu’il y ait une complémentarité et une synergie permanentes entre les enseignements des établissements privés et ceux du public.
Nous impliquerons le secteur privé dans la construction et l’exploitation de cités universitaires.