Economie et Travail

Relançons l'économie

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Relançons l'économie

Créons les conditions pour que l’Etat centrafricain dispose de revenus plus importants pour son fonctionnement

La marge de manœuvre de l’Etat a toujours été très limitée et ses recettes budgétaires ne lui ont jamais permis de couvrir ses dépenses de souveraineté (salaires, pensions, bourses, fonctionnement et service de la dette).

Avec des recettes effectives d’origine nationale qui atteignent péniblement CFA 100 milliards (soit 152,4 millions d’euros), l’Etat centrafricain a depuis toujours été condamné à gérer des déséquilibres budgétaires chroniques qui hypothèquent les perspectives économiques et financières à moyen terme du pays. Notre objectif dans ce domaine est très ambitieux : mettre fin au cercle vicieux des déséquilibres chroniques, atteindre et dépasser la barre de 1000 milliards de francs CFA (1,524 milliard d’euros) de recettes budgétaires avant la fin du mandat.

Pour atteindre cet objectif, il nous faudra assainir la gestion des finances publiques et créer plus de richesses. Il faudra surtout générer une croissance économique soutenue et durable

Assainissons la gestion des finances publiques

Nous devrons avant tout assainir la gestion de nos finances, en recouvrant plus efficacement les ressources existantes et en les dépensant plus rationnellement.

Nous prendrons donc des mesures vigoureuses pour une gestion plus moderne, rigoureuse et transparente des finances publiques, ce qui permettra d’augmenter de manière sensible les recettes de l’Etat.

Dans ce sens et en suivant l’exemple réussi du Rwanda, nous créerons l’Office Centrafricaine des Recettes, qui regroupera les services des Impôts et des Douanes dans un but d’efficacité dans la mobilisation des ressources.

 Nous améliorerons l’efficacité de l’administration fiscale et douanière, à travers des actions de renforcement des capacités du personnel et à travers une évaluation permanente de la performance des régies financières. Des contrats de performance seront signés avec ces régies, assortis de mesures incitatives et d’encouragement de leurs personnels ;

 Nous veillerons à ce que les formalités administratives qui coûtent en temps et en énergie aux entreprises soient réduites et renforcerons le contrôle des exonérations ;

 Nous ferons mener des études spécifiques sur les différentes filières (diamant, bois, or, etc.) afin de mieux cerner les procédures de fiscalisation adéquates applicables à ces secteurs.

 Nous recenserons les opérateurs économiques qui ne sont pas connus des services fiscaux et ferons enregistrer tous les opérateurs dans une base de données unique.

 Nous mettrons en place des mesures d’incitation pour attirer vers le secteur formel les opérateurs économiques du secteur informel.

L’obtention d’un titre foncier pour toute propriété bâtie ou non bâtie, quel que soit son standing, sera rendu obligatoire.

 Nous simplifierons l’impôt foncier et veillerons à son strict recouvrement.

 Nous renforcerons la transparence des opérations sur toute la chaîne financière de l’Etat et mènerons une lutte acharnée contre la corruption.

 Pour assainir la chaîne dépense, nous veillerons à la rationalisation des procédures budgétaires et réorienterons la structure des dépenses en faveur des secteurs prioritaires.

 Nous améliorerons la qualité de la préparation du budget et veillerons à ce que son plan d’exécution soit conforme aux dispositions législatives et règlementaires.

 Nous moderniserons les textes relatifs à la gestion des finances publiques, à l’organisation des administrations financières et à la règlementation des procédures d’exécution des opérations financières.

 Nous renforcerons la transparence des opérations dans toutes les régies financières et, plus qu’ailleurs, mènerons une lutte acharnée contre la corruption.

Offrons un environnement attractif au secteur privé pour créer plus de richesses 

Notre pays est richement doté par la nature, mais réunit plusieurs handicaps structurels qui n’attirent pas le secteur privé.

Parmi les plus notables, on peut citer: l’enclavement du pays, son instabilité politique chronique, une très faible culture d’entreprise, une offre d’énergie très insuffisante, des infrastructures de transport de mauvaise qualité, une main d’œuvre mal formée et peu productive, un marché très réduit, une politique fiscale peu incitative, une administration corrompue, un Etat qui bafoue ses propres lois et entretient des relations tendues avec le secteur privé. Comme conséquence, la République Centrafricaine est depuis quelques années classée en queue de peloton dans le « Doing Business » de la Banque Mondiale qui classe les pays selon l’attractivité du climat des affaires national.

Ce classement indique que les obstacles à l’investissement privé sont en Centrafrique parmi les plus lourds de la planète.

L’insuffisance chronique des ressources de l’Etat nourrit le cercle vicieux de la misère et de la violence. Elle ne sera résolue que par une création constante de richesses pour élargir l’assiette fiscale, ce qui permettra à l’Etat de disposer de revenus plus importants.

Pour atteindre cet objectif, l’un de nos plus grands défis sera de faire de la République Centrafricaine une destination des affaires et de l’investissement privé, avec un marché ouvert à la sous-région et à l’Afrique. Dans ce sens, l’amélioration du climat des affaires sera l’une des priorités de l’Etat.

La colonne vertébrale de notre politique de développement sera de favoriser l’investissement privé étranger et l’avènement d’une classe moyenne d’entrepreneurs centrafricains. Un esprit d’entreprise productif doit être favorisé pour créer de la richesse et de l’emploi, à travers des opportunités de profit.

La stimulation du secteur privé sera encouragée par le secteur bancaire, la micro finance, les assurances et les nouvelles technologies de l’information.

A travers une approche intégrée, nous réserverons des réponses adaptées aux obstacles à l’investissement privé et mettrons en place des indicateurs trimestriels de vérification de la mise en œuvre des mesures arrêtées dans ce sens.

Construisons des infrastructures socioéconomiques pour rentabiliser l’investissement privé

Il nous faudra, essentiellement à travers le partenariat public-privé, réaliser des investissements socio-économiques importants pour réduire les problèmes de disponibilité de l’énergie électrique, de l’accès à l’Internet et de la qualité du réseau routier.

Ainsi : l’axe routier Bangui Garoua-Boulai sera renforcé et sécurisé, pour réduire les délais d’acheminement des produits;

l’aéroport Bangui-Mpoko sera modernisé, avec des liaisons internationales plus fréquentes ; la fourniture d’électricité, notamment dans la capitale, sera stabilisée ; le projet de la fibre optique sera finalisé et le territoire maillé en connexion internet; les routes nationales et pistes rurales seront mieux entretenues; les voiries urbaines de Bangui seront modernisées et l’investissement hôtelier encouragé. 

Prenons des mesures administratives, judiciaires et fiscales pour sécuriser l’investissement privé

Nous ferons voter des lois et prendrons des textes pour améliorer l’environnement administratif, judiciaire et fiscal des affaires.

Le Guichet unique sera reconfiguré, pour une meilleure efficacité dans la gestion des relations entre l’Administration et le secteur privé. Les relations entre le secteur privé et l’administration seront moins conflictuelles, car régies par la stricte application des textes dont le respect sera scrupuleusement suivi, dans la justice et la concertation.

Le délai de création des entreprises et de traitement des dossiers administratifs sera sensiblement réduit.

Notre objectif est de rendre nos entreprises compétitives et en attirer de nouvelles, plus nombreuses et plus grandes.

Le Gouvernement organisera la promotion des opportunités d’investissement à proposer au secteur privé, qui concerneront essentiellement l’agriculture, l’élevage, les mines, la forêt, le commerce, les zones économiques spéciales, les services, les infrastructures et le commerce.

Développons un secteur financier adapté aux besoins des entreprises

Le secteur financier actuel est sous-développé et mal adapté aux besoins économiques du pays.

Si nous voulons développer le secteur privé, notre pays doit avoir un secteur privé capable de fournir le capital nécessaire.

Les banques traditionnelles devront être complétées par toute la gamme d’institutions financières nécessaires au développement de l’initiative privée telles que des fonds et des banques d’investissement, des fonds de garantie, des banques de l’habitat et agricoles ou encore des institutions de micro finances.

Ainsi, chaque investisseur trouvera des financements adaptés, tant pour l’implantation que pour le développement de ses activités.

Nous encouragerons notamment le développement des établissements de micro finance qui, à travers les microcrédits, les micro-épargnes et les micro-assurances, offrent des services financiers très adaptés au contexte centrafricain.

Mettons en œuvre des mesures destinées à insuffler l’esprit d’entreprise aux centrafricains et à les accompagner dans l’investissement privé

A travers une Maison de l’Entreprise à créer, nous mettrons en œuvre toutes les politiques qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays pour attirer des financements innovants destinés à dynamiser le secteur des petites et moyennes entreprises (PME), des petites et moyennes industries (PMI) et des très petites entreprises (TPE).

L’objectif que nous nous fixons est de réussir à inoculer l’esprit d’entreprise aux centrafricains, en particulier aux femmes et aux jeunes.

Dans ce sens une politique sera conçue et des stratégies mises en œuvre par le Gouvernement, à travers le Ministère Chargé de l’Entreprenariat et de l’emploi des Jeunes. Le développement du secteur privé ne se limitera pas au secteur formel.

Le secteur informel (commerce de détail, ateliers de réparation, garages, artisanat, menuiserie, métiers liés au travail des métaux, etc.) sera également développé. Ainsi réorganisé et dynamisé, le secteur privé permettra une plus grande création de richesses, ce qui aura un impact positif sur la croissance de l’économie, permettra à l’Etat de percevoir plus d’impôts et taxes et de disposer de plus de ressources. Un secteur privé dynamique, c’est la garantie de l’emploi aux jeunes.

Nous ambitionnons ainsi d’attirer 20 000 jeunes par an dans le secteur privé, comme entrepreneurs ou comme salariés.

Créons des zones économiques spéciales pour relancer l’industrie

Le développement d’une zone géographique identifiée en Zone économique spéciale (zone franche) permettra de relancer la production industrielle.

La première Zone Economique spéciale sera localisée sur l’axe Bangui-Mbaïki, qui offre plusieurs avantages : Existence d’une cimenterie, fortes potentialités en disponibilité de l’énergie électrique, proximité des services de l’administration, etc.

Cette production industrielle essentiellement destinée à l’exportation créera des emplois et permettra un transfert de savoir-faire et un développement local importants.

Suscitons et organisons le développement communautaire 

Suscitons et organisons le développement communautaire Le développement à la base suppose l’identification préalable des ressources naturelles locales pouvant contribuer au développement économique.

Cela nécessite de mieux identifier les ressources disponibles et le potentiel de croissance de chaque région de la République Centrafricaine.

Nous opérons le choix de placer le mieux-être des couches les plus vulnérables de nos sociétés au cœur de nos actions quotidiennes, pour favoriser l’inclusion sociale et la participation citoyenne. Il nous faudra pour cela concevoir des stratégies pour assurer un développement endogène et inclusif des communautés à la base, qui soit centré sur leurs besoins fondamentaux. L’objectif poursuivi par cette politique sera de lutter contre la pauvreté à travers l’amélioration de l’accès des communautés et des organisations à la base au minimum vital commun. Il faudra leur faire acquérir les capacités institutionnelles, techniques et financières suffisantes pour concevoir, mettre en œuvre et gérer de manière participative des initiatives leur permettant une auto-prise en charge.

Les populations ciblées sont les femmes, les jeunes et le monde rural. 3 instruments principaux contribueront à l’atteinte de ces objectifs :

 Un Ministère du Développement à la base et de l’Artisanat, qui se consacrera totalement à la conception et à la mise en œuvre de cette politique ;

 Un Ministère de l’Entreprenariat et de l’emploi des Jeunes, chargé de susciter et d’encourager l’esprit d’initiative chez les jeunes, de les former et de les encadrer dans l’entreprenariat et de mettre en place des mécanismes d’accompagnement, tant en ce qui concerne les aspects administratifs et règlementaires, que dans la recherche des financements adaptés et l’accès aux marchés ;

 Le Fonds Centrafricain pour la Finance Inclusive, qui sera mis en place pour permettre à tous les centrafricains, y compris les plus pauvres, d’avoir accès à une large gamme de services financiers et non financiers.

Le Fonds œuvrera essentiellement à faciliter les relations entre les populations cibles et les banques et institutions de micro finances. Il recherchera la synergie des actions au niveau de tous les acteurs du secteur : la collecte des données sur l’inclusion financière, le soutien des régulateurs et des décideurs politiques, l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion de l’inclusion financière, la diversification et l’adaptation des produits financiers et non financiers, etc.

Encourageons le formidable dynamisme des femmes centrafricaines 

Les Femmes centrafricaines représentent 50,2% de la population totale et 53,7% des actifs, contre 46,3% pour les hommes. Plus de 74% d’entre elles exercent dans le secteur primaire, dans les conditions les plus précaires et rudimentaires. Mais leur situation demeure très préoccupante dans notre pays.

En effet, la République Centrafricaine est placée au 153ième rang sur 177 pays en termes de l’indice de développent du genre. Les femmes sont plus frappées par la pauvreté (81% en milieu rural) que les hommes et leur contribution à la richesse nationale est faible ou sous-estimée. Malgré leur dynamisme, les ressources qu’elles tirent de leurs activités sont faibles et irrégulières, du fait des inégalités dans l’accès aux facteurs et aux moyens de production. Leur taux d’analphabétisme atteint 68% et dans les zones rurales et 80% de femmes entre 15 et 49 ans n’ont pas eu accès à l’instruction. Seulement 23.46% des filles fréquentent l’université, contre 76,53% des garçons. Le taux de mortalité maternelle est élevé (850 décès/100.000 naissances vivantes en 2008).

Notre programme de promotion de la femme sera volontariste et multiforme. Le genre sera intégré en tant que question transversale dans toutes les politiques et les stratégies de développement.

Le Ministère du Développement à la Base et de l’Artisanat encouragera et organisera toutes les initiatives ayant pour finalité d’améliorer les activités génératrices de revenus des femmes, dont le plus grand nombre vit en milieu défavorisé. Des solutions simples et pratiques, à l’instar des plateformes multifonctionnelles, seront vulgarisées pour leur faciliter la vie.

Le Fonds Centrafricain pour la Finance Inclusive concevra, en partenariat avec les institutions de micro finances, des financements adaptés aux activités rurales, commerciales ou artisanales des femmes.

Stimulons et canalisons l’énergie et la créativité de nos jeunes, Offrons-leur plus d’opportunités pour leur avenir

Le décalage croissant entre l’énergie des jeunes, leur créativité et les horizons bouchés ont créé un profond malaise qui est une véritable grenade déjà dégoupillée dans notre pays. Nos jeunes se considèrent comme une génération sacrifiée. Ils s’estiment trahis par la classe politique, ce qui crée un climat de défiance entre eux et les Institutions de la République. Notre politique pour les jeunes sera essentiellement basée sur leur éducation et leur formation, nécessaires pour leur offrir un idéal et les préparer à affronter leur avenir avec combativité et optimisme. Cette éducation sera mise en phase avec les besoins du marché.

Notre culture s’est toujours nourrie du schéma hérité des premières années des indépendances, selon lequel l’Etat devait créer tous les emplois. Aujourd’hui, l’Etat doit plutôt mettre en place un cadre pour permettre aux entreprises privées de créer le maximum d’emplois.

Nous devons faire comprendre dès leur jeune âge à nos enfants qu’il n’est plus question de rester à attendre une place dans la fonction publique.

La question de l’emploi des jeunes sera au cœur de la stratégie du Ministère de l’emploi et de l’entreprenariat des jeunes qui concevra, en partenariat avec les établissements de formation professionnelle et le secteur privé, des projets mobilisateurs destinés à absorber le maximum de cette force de travail.

Il nous faut faire comprendre à la nouvelle génération que la fonction publique n’est pas l’unique débouché dans un pays.

Nous stimulerons l’entreprenariat des jeunes et mettrons en place des programmes d’initiation à l’entreprenariat et de renforcement des capacités des jeunes entrepreneurs. Notre objectif est d’inculquer très tôt à nos jeunes l’esprit d’entreprise et des attitudes positives à l’égard de la compétitivité.

Dans ce sens, notre programme éducatif privilégiera l’enseignement technologique et professionnel, qui sera centré sur l’acquisition de compétences pratiques nécessaires dans la vie courante. Le Fonds Centrafricain pour la Finance Inclusive sera mis à contribution pour structurer, en partenariat avec le secteur bancaire et les fonds de micro finances, les financements adaptés aux activités des jeunes, qu’ils soient commerçants, artisans ou agriculteurs.

Un accent particulier sera mis sur le financement des activités du secteur dit informel, certes caractérisé par des activités de petite échelle, mais qui occupe l’essentiel de notre jeunesse et absorbe aujourd’hui une grande partie des 30 000 jeunes qui entrent chaque année sur le marché de l’emploi.


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