Santé

Reformons notre système de Santé

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Reformons notre système de Santé

Les indicateurs de santé de notre pays la Centrafrique comptent encore parmi les plus déplorables au monde.

Nos hôpitaux sont perçus par les populations comme des antichambres de la mort. L’attention due aux malades n’existe plus depuis longtemps, la gestion des urgences médicales reste archaïque au sein de structures qui brillent surtout par leur insalubrité.

Les équipements médicaux essentiels qui devraient permettre de mieux préciser les causes des maladies sont soit vétustes soit in opérationnels. Le personnel médical et paramédical est insuffisant, mal formé, démotivé, en sous-effectif et inégalement déployé sur le territoire. Les investissements consentis par les pouvoirs publics dans le domaine de la santé ont toujours été dérisoires et le secteur privé ne s’est réellement jamais engagé de manière significative dans ce domaine.

Tout cela fait de la République Centrafricaine un pays où la santé reste une préoccupation majeure. Par ailleurs, la mauvaise gouvernance générale a eu raison de la mission assignée aux services sanitaires à savoir « répondre rapidement aux problèmes de santé des populations et leur garantir des soins de qualité ». Le conflit armé majeur que notre pays connaît depuis mars 2013 a contribué à plonger encore plus notre système de santé dans un profond dénuement.

L’accès au bien-être des populations s’en trouve gravement limité, de même que le développement humain durable. Nous devons repenser toutes les étapes du circuit de prise en charge médicale pour améliorer l’accès aux soins à tous, rehausser la qualité des prestations dans toutes les filières œuvrant pour la promotion de la santé et faciliter les conditions de vie des populations, où qu’elles se trouvent.

Notre politique en matière de santé reposera sur 6 mesures innovantes et 5 priorités stratégiques.

Mesures innovantes

Observatoire Santé Plus

Afin d’encadrer au mieux la définition et la mise en œuvre des actions fortes identifiées pour redynamiser le secteur, nous mettrons en place une équipe restreinte regroupée au sein d’un Observatoire « Santé Plus » rattaché à la Présidence de la République. Composée de professionnels multidisciplinaires, cette équipe aura la charge de veiller à la stricte application des mesures retenues par le Gouvernement et dont le Ministère de la Santé a la responsabilité de la mise en œuvre sur toute l’étendue du territoire, d’identifier toutes les contraintes et de faire des propositions concrètes et pratiques.

Motivation des personnels de santé

Nous renforcerons l’efficacité des ressources humaines existantes par un programme exceptionnel de motivation et de mobilisation de médecins spécialistes, en accord avec les besoins identifiés. Le personnel paramédical (infirmiers, sage femmes, laborantins) sera remis à niveau, ce qui lui permettra de bénéficier également de ce programme.

Des contrats de performances seront établis avec les structures de santé afin de préciser les résultats attendus. Cette initiative vise à développer les bonnes pratiques, seules capables de développer et de maintenir des soins de qualité en attendant le développement du plan national de développement des ressources humaines en santé.

Gestion des Urgences

Nous créerons au sein du service public un pool dédié à la gestion des urgences avec deux volets :

1. Une unité de gestion des urgences au sein du dispositif des hôpitaux publics. Cette unité sera dotée de médecins urgentistes et des réanimateurs afin de garantir des soins immédiats de qualité avant transfert dans les autres services hospitaliers et des équipements nécessaires à ces gestes de premiers soins;

2. Un corps de protection civile. Ce corps efficace intégrera des médecins pour une prise en charge et un diagnostic de gravité précoce dès la survenue de l’accident (voie publique ou domestique).

Caravanes médicales Afin de permettre un accès continu et régulier aux soins préventifs et curatifs pour les populations situées en dehors de la capitale y compris dans les régions les plus reculées, nous mettrons en place un programme de caravanes médicales itinérantes, composées de bus équipés qui parcourront le pays avec des généralistes et des spécialistes, pour soigner les populations les plus démunis.

Package Modernité

Nous rendrons obligatoire l’équipement de chaque structure de soins de santé d’un package comprenant une source d’énergie solaire, un point d’eau et des latrines séparées par genre, avec une politique de maintenance et de sécurisation de ces équipements.

Gratuité des soins à la naissance

Nous améliorerons l’accessibilité financière des populations aux services en instituant dès la première année la gratuité des soins au profit des enfants de moins de 5 ans et des femmes à l’accouchement.

Assurance Maladie

Nous rendrons opérationnel d’ici à 2024, un système d’assurance maladie pour permettre à tous nos compatriotes d’avoir accès à une couverture médicale universelle. Ce système devra comporter un mécanisme d’assurance pour le rapatriement des centrafricains décédés à l’étranger. 

Réhabilitons nos structures sanitaires

Nous poursuivrons la rénovation du Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU) entamée par le Royaume du Maroc et rénoverons le complexe pédiatrique de Bangui qui est complètement délabré.

Nous équiperons en moyens matériels et logistiques chacun des quatre hôpitaux (CNHUB, hôpital Communautaire, hôpital de l’Amitié et Hôpital Elisabeth Domitien) et le Complexe Pédiatrique afin de permettre un meilleur diagnostic clinique, paraclinique et une meilleure prise en charge des patients.

Nous procéderons à une répartition rationnelle des spécialités au niveau de ces hôpitaux de manière à faciliter l’accès des populations des différentes localités aux divers services de soins de qualité. Nous réhabiliterons le laboratoire national de biologie clinique et de santé publique (LNBCSP) et l’équiperons en moyens matériels et logistiques.

Nous équiperons en moyens matériels et logistiques pour le diagnostic clinique, paraclinique et la prise en charge au niveau des centres de santé urbains selon leurs catégories. Au niveau régional et périphérique, nous rénoverons ou réhabiliterons les 6 hôpitaux régionaux et les 16 hôpitaux de districts. Nous les équiperons en moyens matériels et logistiques pour le diagnostic clinique, paraclinique et le diagnostic de prise en charge.

Nous affecterons, au fur et à mesure de leur disponibilité, le personnel qualifié dans les hôpitaux régionaux et ensuite préfectoraux pour faciliter l’accès de la population du niveau périphérique aux soins de santé de qualité, en privilégiant la santé de la mère et de l’enfant.

Renforçons la lutte contre la maladie 

Nous améliorerons les conditions d’accueil, de prise en charge et de séjour hospitalier des patients, que ce soit dans les hôpitaux centraux ou au niveau des structures de santé disséminées sur l’ensemble du territoire.

Nous développerons de manière progressive le plateau technique des structures de santé et rééquilibrerons la dotation en équipements hospitaliers sur le plan spatial afin de relever le niveau des zones rurales dramatiquement dépourvues en équipements hospitaliers (blocs opératoires, laboratoires, imagerie).

Nous réduirons l’incidence, la prévalence et la mortalité des maladies transmissibles notamment, les maladies évitables par la vaccination, la tuberculose, le paludisme et les principales maladies tropicales négligées. Le VIH SIDA bénéficiera de mesures fortes eu égard au relâchement connu ces deux dernières années : nous redynamiserons les Centre de dépistage anonyme et volontaire (CDAV) et créerons de nouveaux centres à l’intérieur du pays.

Le programme de mise à disposition des Anti Rétroviraux (ARV) tiendra compte des nouvelles résistances et un programme de prévention limitera le nombre de nouveaux cas.

Nous renforcerons les stratégies de prévention et de lutte appropriée contre les maladies chroniques non transmissibles (hypertension artérielle et autres maladies cardiovasculaires, diabète, drépanocytose, cancer, etc.). 

Renforçons la politique du système de santé publique 

Nous veillerons à faire mettre à jour et à et implémenter les documents stratégiques du secteur (Plan National de Développement Sanitaire PNDS , Politique nationale de santé PNS), 

les nouvelles dispositions légales pour l'Unité de cession des médicaments (UCM).

Un plaidoyer sera organisé auprès des partenaires au développement pour la mobilisation des ressources additionnelles pour la santé.

Le système national d’information (SNIS) sera renforcé, ainsi la recherche opérationnelle et le système de suivi-évaluation du PNDS ;

Notre politique en matière de santé sera orientée vers l’amélioration de la qualité des soins de santé, l’organisation des services et le renforcement de capacités des acteurs du secteur public mais aussi du secteur privé.

Améliorons la santé maternelle et néonatale, infantile et des adolescents 

Nous veillerons à ce que les interventions de santé maternelle, néonatale et infantile à gain rapide soient mises à l’échelle des standards internationaux ;

Nous organiserons une meilleure accessibilité des femmes aux soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) et à l’amélioration de la référence des cas compliqués ;

Nous mettrons en œuvre la stratégie accélérée pour la survie et le développement de l’enfant et de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) ; La planification familiale sera repositionnée dans les services de santé de la reproduction.

Faisons la promotion de la santé

Nous renforcerons les actions de sensibilisation et d’éducation pour la santé, notamment en matière de lutte contre les maladies, mais également pour promouvoir la nutrition, la sécurité sanitaire des aliments et la préservation de l’environnement ;

 Nous encadrerons la mise en œuvre des politiques, des stratégies et des interventions visant à réduire les risques sanitaires liés à l’environnement et aux activités de développement initiées dans le cadre de la reconstruction du pays ;

 Nous appuierons la promotion de la prise en compte du genre, des droits humains et de l’éthique dans les politiques et programmes de santé ;

 Nous impliquerons les populations dans la définition de leurs besoins en matière de santé ;

 Nous mettrons en place des partenariats stratégiques pertinents (OMS, autres agences de l’ONU, Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, FMI, etc.), pour à la fois sécuriser les financements de notre programme santé et appliquer aux différentes étapes de conception, de mise en œuvre et d’évaluation de ces réformes les meilleures pratiques.

Nous pourrons ainsi bénéficier de leurs conseils et d’une assistance technique de premier plan. 


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